extrait d’un cas étudié en bilan :
« …Conclusions :
Pour rappel, le chat a 3 fonctionnements naturels contre lesquels aucun conditionnement ou éducation ne peut agir : il est territorial, arboricol et routinier. C’est à dire qu’il a besoin d’avoir le même environnement, de préférence avec la possibilité d’aller en hauteur et d’avoir un quotidien identique et routinier pour être pleinement rassuré et ne pas développer d’anxiété. Si un changement de meuble, de personnes au foyer ou d’habitat surviennent cela peut devenir anxiogène pour lui. Cela peut être aussi un nouveau diffuseur de parfum, un changement de nourriture , un changement de travail chez ses humains etc…Contre cela il peut développer des activités compensatoires pour s’apaiser : griffades, malpropreté, destruction. Surtout si son seuil de tolérance est en limite par rapport à d’autres situations qui lui sont stressantes mais qu’il tolère. De plus, M. a la particularité d’avoir été privée de sa mère beaucoup trop tôt (le chaton doit pouvoir rester 12 semaines, dans l’idéal 14, avec sa mère) pour finir correctement son développement et devenir un chat bien dans ses pattes pleinement rassuré dans le monde qui l’entoure. Il est fort probable qu’elle soit donc plus sensible que la moyenne.
Par contre elle a été familiarisée très tôt à l’humain et a particulièrement développé une relation d’affection de substitution avec son humaine.
Plusieurs pistes pour réduire puis enrayer ce comportement déviant :
1/ la litière :
Le chat a besoin de se sentir en sécurité quand il élimine. N’oublions pas qu’il est à mi-chemin sur la chaîne alimentaire dans la nature et qu’il sait instinctivement qu’il peut devenir une proie. Ce pourquoi il doit pouvoir avoir le sentiment qu’il peut fuir rapidement si besoin. Sa litière actuelle n’est pas couverte ce qui est une très bonne chose. Elle est placée dans un placard, lieu à éviter en général mais il semblerait qu’elle aille assez spontanément uriner dans le fond du placard à côté de la litière. Pendant au moins 14 jours : Je vous propose de poser une seconde litière à cet emplacement car il est possible qu’elle ne trouve pas assez propre la litière où elle défèque, pour pouvoir uriner. Changez le substrat par une matière agglomérante plus douce sous les pattes en prenant soin d’ajouter un peu de son pipi avant. Cela lui servira d’hormone de marquage que tous les chats ont naturellement. (remarque : pour nettoyer toutes odeurs de pipi ailleurs que dans la litière je vous invite à nettoyer avec un produit aux enzymes ou de la lessive, ainsi elle ne sera pas attiré d’y retourner)
2/ Enrichir son environnement pour combler ses besoins :
Acheter un pipolino (tube dans lequel on met des croquettes qu’elle ne pourra récupérer que si elle bouge le jouet) : ainsi elle pourra chasser la journée. Vous pouvez aussi cacher quelques croquettes dans le foyer qu’elle pourra s’amuser à trouver. Cela l’occupera et l’apaisera. Si vous en avez la possibilité vous pourriez lui mettre un arbre à chat plus haut devant la fenêtre. La hauteur apaise les chats. Ils peuvent chasser visuellement en toute sécurité. Cela va également combler ses besoins d’occupations mentales.
3/ Stabiliser votre relation avec elle
Ne jamais la punir quand elle fait pipi en dehors de sa litière (et de manière générale) physiquement et oralement. Cela ne servira qu’à nuire à la relation avec elle . Elle se méfiera de vous. (c’est peut être pour ça qu’elle ne vient pas quand vous l’appelez) Un chat vit dans l’instant et ne peut absolument pas comprendre pourquoi uriner lui attire des soucis avec vous surtout si elle le fait par anxiété cela ne peut que provoquer encore plus d’anxiété.
Rendez votre contact agréable : commencer par la récompenser lorsque vous l’appelez et qu’elle tourne la tête vers vous par une récompense appétente (saucisse, fromage). Commencez assez proche d’elle . Ensuite éloignez vous d’elle et recommencer. Elle devrait venir vers vous, si oui récompensez la. Si non diminuer les critères et approchez vous d’elle puis recommencer l’exercice. Jouer avec elle 5 à 10 mns par jour (jamais avec les mains directement) mais avec une canne spéciale pour chat (que vous rangez dès la fin du jeu) ou une balle (cela peut être un morceau d’alu froissé) un jouet avec herbe à chat
- A ne jamais faire : la réveiller lorsqu’elle dort, la surprendre, lui faire des câlins serrés (les animaux de manière générale prennent cela pour une agression, crier à côté d’elle (les sons aigus pour nos amis à 4 pattes sont l’équivalent d’une sirène de pompier dans nos oreilles), aller la chercher ou la déranger de force (ce n’est pas une peluche même si elle semble très mignonne)
A faire : attendre que cela soit elle qui décide la caresse , pour cela présenter la main devant sa tête si elle la sent c’est qu’elle est consentante. Préférer les caresses sur la tête ou le cou, pas sur le flan ou le ventre. L’appeler avant d’intervenir. Et câlins à volonté lorsque tout le monde est d’accord.
On a remarqué qu’elle aimait bien se cacher dans le placard à vêtements, peut être pourriez vous lui offrir une cache à chat, genre un panier couvert et le placer face aux ouvertures ?
- …… »