Le premier contact entre un humain et le monde qui l’entoure est souvent basé sur la vue.
Le chien, lui, regarde avec sa truffe. Il faut dire que les quelques 200 millions de capteurs olfactif qu’ils possèdent lui en disent tellement plus long que nos pauvres 7 millions à nous. De plus, étant proche du sol il perçoit beaucoup plus d’odeurs que nous les humains de notre hauteur.
Pour le chien nous sommes l’odeur que nous dégageons. Attention si nous stressons il le ressent parfois avant que nous en prenions conscience et cela peut le stresser d’ailleurs.
Pour bien comprendre vos chiens, « il faut se dire que chaque objet, chaque personne, chaque émotion (chaque moment de la journée, même) possède des odeurs bien à lui » (Alexandra Horowitz)
L’odorat du chien en langage scientifique (Laurine Dechen et Alexandra Horowitz) :
- Les chiens ont une incroyable maîtrise de leurs narines, qui comportent des muscles. Ils peuvent choisir par quelle narine ils veulent renifler, et décider de trajet de l’air dans celle-ci.
- Les fentes latérales sur la truffe servent à évacuer l’air expiré. Ainsi, les odeurs qui viennent d’être inspirées ont un accès exclusif aux parois internes.
- Il possède aussi d’avantage de gènes affectés au codage des cellules olfactives, de cellules et de types de cellules différentes.
- Un chien est capable de détecter avec son odorat une cuillère à café de sucre diluée dans l’équivalent de deux piscines olympiques d’eau.
- Chez le chien, les informations olfactives parviennent directement au cerveau via un nerf spécialisé, tandis que les informations visuelles et auditives doivent passer par une plateforme intermédiaire avant d’atteindre le cortex.
- Les bulbes olfactifs composent 1/8 de la masse cérébrale du chien. C’est plus que la masse cumulée de la zone de traitement de la vue et des lobes occipitaux chez l’humain.
- Comme beaucoup d’autres animaux, le chien peut analyser les phéromones via son organe voméronasal. Celui-ci est situé au-dessus du palais, le long du septum nasal. Les phéromones atteignent cet organe de deux manières : Quand le chien lèche une odeur (de l’urine par exemple), ou quand il inspire fortement et que les fragments moléculaires se collent sur sa truffe humide (ils se dissolvent alors dans des canaux internes).
- Les chiens aux oreilles longues et tombantes entendent moins bien, mais peuvent créer d’un mouvement de tête des courants d’air que leur truffe peut analyser.
- Le chien est sensible aux modifications dans le temps d’une odeur, en particulier à sa concentration. C’est ainsi qu’il peut reconstruire un itinéraire, mais aussi sentir le temps qui passe.
- Le chien sent littéralement vos émotions. Par exemple, si vous avez peur, même si vous essayez de le cacher, il sentira votre sueur qui augmente, ainsi que votre taux d’adrénaline sanguin qui explose. Certains chiens de recherche sont éduqués à chercher la piste d’humains en état de détresse émotionnelle (et non celle d’un humain déterminé en particulier)
Observez votre chien, quelquefois il vous semble immobile et pensif mais sa truffe est en action : il perçoit des odeurs, les analyse et les traduit.
Ne le privez pas de cet exercice en balade et laissez le renifler à sa guise, autant de temps qu’il le souhaite et à son rythme. C’est une exercice qui lui fera sécréter de l’endorphine et le fatiguera. Pour une fois, qu’il peut faire quelque chose de canin de sa journée, ne l’en privez pas !